« Nath-Sakura : LA photographe incontournable », interview 2016

Nath-Sakura a été interviewée en février 2016 pour le Magazine « La Vida ».

Docteur en philosophie, diplômée en Lettres Modernes, ancienne journaliste à Midi Libre, Nath-Sakura est aujourd’hui une photographe incontournable, qui expose à Londres, Genêve ou Barcelone.

Rencontre avec une femme de caractère, passionnante et passionnée.

Nath Sakura - autoportraitComment passe – on d’un doctorat en philosophie à photographe ?

Quand je finissais ma thèse de doctorat, j’étais syndicaliste. Je n’étais pas n’importe laquelle des syndicalistes, j’étais la plus rouge et la plus gauche des syndicalistes ! Notre syndicat s’est illustré par des actes assez forts, c’est à dire que nous avons séquestré la présidente de l’université Paul Valéry à plusieurs reprises et la directrice du Crous. Nous avons organisé des mouvements de grèves qui ont embrasé la ville en 1995 et 1997.

Que revendiquiez-vous ?

Nous luttions contre les plans d’évacuation des universités car tous les plans qui s’étaient succédé depuis 1989 avaient pour but de substituer le financement public de l’université par des financements privés ou par des diplômes « maison ». Nous pensions que cela enlevait l’égalité de tous dans l’Éducation Nationale. Il y avait notamment le plan Allègre en 1997  » le plan U3M : (Université du 3ème millénaire) qui avait pour but de supprimer tous les diplômes « non-rentables » pour les remplacer par des diplômes crées à la demande des entreprises locales. Le prétexte était celui de créer des emplois. Sauf que si les entreprises locales n’embauchaient pas par la suite, les diplômés se retrouvaient le bec dans l’eau.

Lorsque nous avions séquestré la directrice du Crous, il y avait 600 étudiants Maliens et Sénégalais qui étaient à la rue, qui dormaient dans leurs voiture. Cette année-là, il y avait des travaux dans les cités U donc beaucoup moins de chambres à louer. Cependant, ces étudiants avaient payé leurs frais d’inscription et leurs pays avaient des accords avec la France stipulant que la France devait les loger. Nous estimions que son job était de trouver une solution. Pour l’obliger à le faire, nous l’avons séquestré dans le Crous. Mais elle s’est enfuit au bout du 4ème jour. Le jardinier, semble-t-il, aurait mis une échelle et elle aurait pu s’enfuir. Il faut imaginer cette petite bourgeoise descendant du 2ème étage pour s’enfuir ! (rires)

Donc, lorsque j’ai eu mon doctorat, j’ai cherché du travail dans toutes les facs du pays mais toutes les portes se sont fermées. J’ai passé un entretien à la fac de Brest où ils cherchaient un poste orienté en philosophie politique allemande et étant spécialiste de Marx, je me suis dit que j’avais toutes mes chances. Au deuxième tour, nous n’étions plus que trois ou quatre postulants mais aucun n’était spécialiste dans la discipline recherchée. Cependant, je n’ai pas été retenue.

J’ai donc compris que quelque chose n’allait pas.

J’ai eu un long entretien avec ma directrice de recherches qui m’a dit que, selon elle, je ne trouverais jamais en France.

Avez-vous pensé à partir à l’étranger ?

Je me suis un peu interrogée, d’autant plus que j’ai la double nationalité franco-espagnole mais à l’époque j’étais amoureuse et la personne que j’aimais était à Paris. Elle travaillait comme journaliste à Radio France dans l’émission de Daniel Mermet  » Là-bas si j’y suis ».

A cette époque, un poste s’est crée à Radio France. J’ai donc crée un faux CV disant que j’étais photographe et j’ai été embauchée ! Je n’avais jamais tenu un appareil photo !

Quel culot !

Oui ! En général, on se souvient de nos réussites justement parce que nous les avons réussi !

J’ai eu énormément de chance car le magazine était mensuel et j’ai eu le temps d’apprendre mon métier. J’avoue que mes premières photos étaient assez pathétiques…

Le job était de photographier toutes les personnalités qui venaient à la maison de Radio France. J’ai eu la chance de photographier des célébrités nationales ou internationales.

Comment avez-vous fait ensuite ? Avez-vous pris des cours ?

Non, j’ai tout appris en lisant; j’ai acheté des manuels de photos et d’optiques et j’ai appris comme ça.

Au bout de deux ans à Radio France, j’ai fait un passage chez Publicis. J’ai d’abord été en stage car je voulais m’améliorer dans l’image de studio et de création et je suis restée un peu plus d’un an ensuite.

C’est là que j’ai réellement appris à faire mon travail.

Je suis ensuite rentrée à Montpellier car j’étais très malheureuse à Paris, d’autant que mon histoire d’amour s’était achevée.

J’ai été alors embauchée à Midi Libre comme photo-reporter c’est à dire photographe et rédactrice. Pendant tout mon temps de libre, vacances et week-end, je les ai passé à faire des reportages pour d’autres journaux : l’Hebdo en Suisse, le Matin etc.

Nath Sakura

J’ai alors fait des reportages incroyables, notamment à Gaza lors de la 2ème Intifada. Il n’y a eu que très peu de reportages car personne ne se doutait qu’elle allait avoir lieu. J’étais partie en Israël et dans les Territoires Occupés car je faisais un reportage sur les enfants des couples mixtes (un de parents est arabe et l’autre est juif). Je me suis retrouvée bloquée à Gaza. Je me suis dit : « je peux mourir là enfermée ou dehors à prendre des photos ». J’ai alors fait un reportage qui a gagné le prix de photo journalisme de Melbourne.

C’est la passion qui vous anime ?

Oui, quand on est reporter, on a une énergie folle. Tu sais que tu informes le monde, tu passes ton temps à entendre des salades et j’avais besoin d’aller vérifier les choses.

Au moment des lois Sarkozy sur la prostitution qui ont mis en place le délit de racolage passif, j’ai passé environ un mois à interviewer les personnes qui travaillent dans les rues, dans les appartements. J’ai fait environ 310 interview de prostituées que j’ai recoupé : textes, photos, vidéos et son, de manière à avoir vraiment une approche multimédia. J’ai aussi passé du temps avec les flics qui travaillaient la nuit. Les prostituées étaient protégées lorsqu’elles avaient un souci car à l’époque le racolage passif n’était pas encore interdit. Elles pouvaient aller porter plainte en cas d’agression. J’ai pu remarquer que sur toutes les interview de prostituées effectuées à l’époque, environ 10% d’entre elles avaient un « protecteur » qui s’occupait d’elles. Il n’y avait pas de réseau, très peu de filles qui venaient de l’Est et pas de Ghanéennes comme on en trouve maintenant avenue de Toulouse. A l’époque donc, 90% de personnes qui faisaient le trottoir ne donnaient pas leur argent à quelqu’un d’autre. Je me souviens d’une Sétoise qui arrivait habillée en femme de ménage à Montpellier. Sa famille, ses voisins, tout le monde pensait qu’elle était femme de ménage. En arrivant ici, elle allait dans un bar, elle s’habillait en dominatrice et elle travaillait toute la nuit à côté du Tribunal Administratif. Au petit matin, elle repartait ! La vraie double vie… Elle était seule avec trois enfants et cela lui permettait de vivre mieux et de les élever. Le discours de la plupart de ces filles, était que la prostitution les aidait à mieux vivre, le temps de mettre leur argent de côté pour arrêter.

Ce qui était intéressant était de mettre en lumière que le discours politique était faux.

Puis, les lois sont passées, les flics ont arrêté de « protéger » les filles car elles ne pouvaient plus porter plainte puisqu’elles étaient dans l’illégalité. Pour se défendre, les filles demandaient à un « ami » de les venger si elles étaient agressées mais un ami qui les « protège » demande quelque chose en échange. On a donc re-créer les mafias.

Trois ans plus tard, j’ai fait un autre reportage qui montrait que la prostitution était devenue deux fois plus visible, que toutes les filles étaient Ghanéennes ou des filles de l’Est. La politique de Sarkozy a remis en état un véritable esclavage dans les rues.

C’est ce qui m’intéressait dans ce job : de rencontrer la vérité et de dire aux gens : « vous allez choisir vos élus et vos représentants mais il faut que vous sachiez pourquoi. Vont-ils emmener un mieux-être à la population ? « .Je conçois mon rôle comme un rôle politique.

L’autre pôle qui m’animait était mon travail artistique. Le photo-reportage est très frustrant car on ne maitrise rien. On ne peut pas intervenir sur la situation, on ne peut rien gérer, juste un témoin muet. C’est néanmoins passionnant de parvenir à trouver un cliché qui veut dire quelque chose, qui a un témoignage. Il faut dire en image quelque chose qui pourrait être écrit. Ce n’est pas juste une illustration. Une vraie photo de presse ne présente pas les faits. Elle doit mettre en perspective une actualité et lui donner du sens d’une autre manière que les mots. C’est très difficile. Ce travail mérite un détour intellectuel que la plupart des gens n’ont pas. La plupart vont faire une photo du ministre en train de serrer des mains, par exemple. Mais cela ne nécessite pas une photo puisque c’est déjà écris dans l’article. Par contre, si la photo montre le même ministre avec un éleveur en colère par exemple, là on montre autre chose. On dit également qu’il a un souci avec les éleveurs.

On peut donc donner dans l’image beaucoup de sens. Et ça, c’est passionnant !

Est arrivé alors le moment où j’avais besoin de maîtriser les choses. Pour survivre mentalement, j’avais besoin de créer une photographie où je maîtrisais tout, où j’étais la Chef d’Orchestre complète, où je pouvais décider de la coiffure, du maquillage, du lieu, du type de modèle, de ce que cela allait raconter..

C’est la raison pour laquelle, j’ai travaillé pour créer un univers qui me permettait de respirer.

Nath Sakura - grande porte

 

Vous faites beaucoup de photos de nu, de femme en latex, que voulez-vous faire passer comme message ?

Plusieurs choses. C’est une erreur complète d’imaginer que je photographie des femmes en latex. Ce n’est pas ça qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse c’est que le latex dé-contextualise complètement la femme. Aucune femme dans la vie (sauf quelques endroits particuliers) ne se promène dans ce genre de tenues. Et en même, c’est infiniment photographique en ce sens que l’on crée quelque chose d’absolument humain car il y a une intervention de la Culture sur le corps par le biais d’un vêtement qui dé-contextualise la réalité humaine.

La deuxième chose est que mon travail est de montrer des femmes dominatrices, fortes, puissantes, inaccessibles. Qui peuvent être furieusement sexuelles sans être vulgaires, en montrant la force et le pouvoir que nous avons en tant que femmes.

Après, lorsque l’on analyse une image (les critiques d’art ne s’y trompent pas puisqu’ils le voient), on regarde la construction de l’image, les symboles. Ceux qui n’y comprennent rien, voient une femme en latex, le côté sado-maso. La deuxième lecture, les symboles cachés, montrent que le discours est totalement différent et ambivalent. On ne parle plus de désir mais de tout le questionnement que l’on peut avoir en tant que femme lorsque l’on est en quête de soi-même, en quête d’identité. On est toutes fabriquées petites filles en nous disant que nous devons nous habiller et agir d’une certaine façon.

Nath Sakura

Vous voulez dire que nous sommes formatées ?

Oui, complètement. Les femmes ont une espèce d’impératif catégorique d’être d’une certaine manière. Elles doivent être comme ci ou comme ça. Il y a une certaine époque où je présentais des femmes extrêmement sexuelles dans la présentation et on me disait que je dégradais l’image des femmes. J’adorais qu’on me dise ça ! En général, les hommes me tenaient ce discours.

Et quelle est l’image de la femme ?

Oui, c’est ça la question. On doit être quelque chose en particulier ? On n’a pas le droit d’être ce que l’on veut ? Après tout, je suis une artiste et j’ai le droit de montrer ce que je veux ! J’ai la liberté de création au même titre que la liberté d’opinion qui font partie des valeurs essentielles qui nous fondent.

La phallocracie ambiante qui existe aujourd’hui est devenue honteuse. On n’a plus le droit de présenter la femme d’une autre manière que ce qui est sensé être présentable. Généralement, j’ai des tas de critiques dans ce sens-là. Mais on oublie l’essentiel ! Moi, je parle de femmes libres d’être ce qu’elles veulent être.

Quels sont les artistes qui vous ont influencé ?

Quand j’étais gamine, j’ai été nourrie par des tas d’images. Essentiellement par le cinéma américain des années 40-50; tout le cinéma hollywoodien, tous les films de la Paramount. Et par aussi un certain nombre de photographes dont les photographes américains underground tel que Richard Kern. J’ai été également influencée par des photographes français qui faisaient partie de la Nouvelle Vague. Le courant auquel j’appartiens est arrivé après les deux chocs pétroliers au moment où il y a eu un grand retour en arrière au niveau des mœurs. Ce courant là n’a donc jamais eu droit de citer. Les courants contemporains qui arrivent aujourd’hui, ne racontent rien, ne remettent rien en cause. Et surtout, ils ne montrent pas le corps. Pour preuve, le grand vainqueur du concours HSBC de l’année dernière ne présente que quatre photos -et qui probablement n’a fait que quatre photos dans sa vie jusqu’à présent (rires)- qui représentent un rouleau de papier toilettes vide sur une table marron et le tout dans un léger flou. On en est là !

Cela veut dire quoi ? Que nous sommes en plein retour du conservatisme ?

Oui totalement ! Le Ministère de la Culture donne chaque année plusieurs centaines de milliers d’euros pour acheter des œuvres. Sur les vingtaines de millions d’euros consacrés à la photographie, aucune ne représente une photographie figurative.

L’argent des contribuables sert à acheter des œuvres qui ne contestent rien ! Et c’est justement parce qu’ils ne contestent rien et qu’ils ne racontent rien, qu’ils gagnent. La plus grande contestation que nous avons eu en Art s’est déroulée il y a 4 ans au Festival d’Avignon lorsque les artistes ont pissé sur scène devant le public.

Mais c’est une contestation gratuite. Cela fait gémir les bourgeois mais cela ne remet pas en cause l’ordre établi. Il n’y a plus de remise en cause de l’ordre établi d’aucune manière. Or, dans toutes les sociétés, la première contestation commence toujours par le sexe (Russie, Cuba, Chili par exemple). Le sexe, c’est quoi ? C’est le fait de se libérer pour retrouver son propre corps et sa propre réalité. Le fait de parler du corps dans sa réalité a un sens profond de remise en cause de système. Sauf que cela n’est plus acheté par aucun fond public.

Vous habitez à Montpellier, je trouverai normal qu’on vous mette en avant. Pourtant ce n’est pas le cas.

Ce qui m’hallucine est le nombre de personnes qui me contactent pour diverses raisons et qui apprenant que j’habite à Montpellier sont très surpris car ils pensaient que j’habitais une grande ville comme New York, Paris ou Londres. Ils ignorent totalement que je reçois ici, et que je suis une personne à peu près normale (sourire).

La deuxième chose est que je ne comprends pas pourquoi on ne me répond pas quand j’envoie une demande pour exposer à Sainte-Anne ou ailleurs.

Ce n’est pas pour exposer à Montpellier mais c’est le fait qu’on ne me réponde même pas ! La moindre des choses est de me respecter.

Quels sont vos rêves d’exposition ?

J’aimerai exposer dans une galerie à Lugano en Suisse. C’est une immense verrière qui longe un canal. C’est très beau. J’aimerai exposer à la Fondation Cartier car j’aime beaucoup leurs choix d’œuvres.

Ce qui m’intéresse vraiment ce sont les projets avec certaines personnes, certains lieux. Ce qui me terrifie c’est de voir le temps qui passe et de me dire que je n’aurai pas le temps de faire toutes ces photos que je porte en moi. J’ai des carnets de dessins remplis de photos à réaliser.

Vous dessinez avant de photographier ?

Oui, je fais un croquis. En général, quand je peux, je fais passer le croquis à un de mes assistants. Je lui indique où il doit poser les lumières. Je m’occupe de toute la direction artistique. Parfois je construis également le décor avec les assistants.

La création vous vient spontanément ?

Oui. Cela me vient comme ça. Je m’endors en plusieurs fois car je me réveille pour noter ce qui me vient juste avant l’endormissement. Cela me parait naturel.

Nath Sakura

 

Vous m’avez dit tout à l’heure que vous aviez des projets d’agrandissement. Pouvez-vous m’en dire plus ?

Derrière mon studio, il y a une ancienne bergerie. Nous allons la détruire pour faire un deuxième studio pour des projets qui nécessitent plus d’espace. J’ai besoin de plus de profondeur. Un de mes maîtres en photo est Gregory Crewdson qui lui, a une approche de la photo similaire à celle du cinéma. C’est à dire qu’on va se donner les mêmes moyens pour une photo que pour le cinéma.

L’autre point est pour répondre aux cinéastes afin de pouvoir tourner en intérieur.

Que peut-on vous souhaiter ?

Que mon art redevienne à la mode !

Pour toute la partie qui fait vivre l’entreprise, il n’y a aucun problème. D’abord parce que nous sommes les meilleurs. Pas parce que je suis un génie mais parce que j’ai mis au point des techniques qui permettent de faire des photos extrêmement précises et parfaites qui n’ont pas besoin de retouches.

Mais ce qui m’intéresse c’est mon Art.

Il n’y a plus de rétrospective de l’Humain. Dans la plupart des expos, les gens ont l’air de s’emmerder à mourir ! Il n’y a plus d’émerveillement. La photo n’est pas uniquement de la représentation mais elle peut les emmener infiniment plus loin.

La photo d’art devient un sport de snob !

Plus personne ne va aux expos de photos à part quelques snobs et des journalistes d’art. La population n’y va plus.

Mon arrière-grand-père adoptif (j’ai été adopté à l’âge de sept ans) avait payé l’équivalent de plus d’un mois de salaire pour faire son portrait. Aujourd’hui plus personne ne le ferait.

Je suis photographe, je loue mon studio, j’ai une maison d’édition et je suis également un centre de formation pour les amateurs, les professionnels ou les jeunes en stage. Plus le temps passe et plus je me rends compte que les gens sont incapables de faire la différence entre une très bonne photo et une photo médiocre.

Aviez-vous imaginé votre parcours ?

Je suis née à Espagne de parents inconnus et j’ai été adoptée à l’âge de 7 ans. Pendant mes premières années de vie, j’ai vécu à l’orphelinat dirigé par un prêtre. C’était l’équivalent en France du Primat des Gaules, celui qui pose la couronne sur la tête du roi. Sauf que ce prêtre n’a pas eu cette chance car son prédécesseur avait couronné Juan Carlos et il est mort avant que Felipe n’arrive au pouvoir. Il se trouve que cet homme était aussi mon parrain. Après avoir été adoptée, je passais les vacances chez lui, trois mois par an. Toute mon enfance, j’étais persuadée que j’étais la fille du roi d’Espagne. La fille cachée ! Cela a fondé toute mon enfance…

Source de l’article : http://lavida-magazine.com/nath-sakura/

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